La pensée du Dr Zamenhof face à l’actualité

Publié le samedi 8 décembre 2001 par admin_sat , mis a jour le vendredi 6 août 2004

Sollicité pour participer au premier congrès de la Ligue Mondiale des Espérantistes Juifs, à Paris, en 1914, il déclina l’invitation dans ces termes :

"Je ne peux malheureusement pas vous donner mon adhésion. Suivant mes convictions, je suis homarano [1] et ne peux adhérer aux objectifs et aux idéaux de quelque groupe ou religion que ce soit... Je suis profondément convaincu que tout nationalisme ne peut apporter à l’humanité que de plus grands malheurs etque le but de tous les hommes devrait être de créer une humanité fraternelle. Il est vrai que le nationalisme des peuples opprimés - en tant que réaction naturelle de défense - est bien plus pardonnable que celui des oppresseurs ; mais si le nationalisme des forts est ignoble, celui des faibles est imprudent... L’un engendre l’autre et le renforce, et tous deux finissent par créer un cercle vicieux de malheurs dont l’humanité ne sortira jamais à moins que chacun de nous ne sacrifie son propre égoïsme de groupe et ne s’efforce de se placer sur un terrain tout à fait neutre... C’est pourquoi — bien que je sois déchiré par les souffrances de mon peuple — je ne souhaite pas avoir de rapports avec le nationalisme juif et désire n’oeuvrer qu’en faveur d’une justice absolue entre les êtres humains. Je suis profondément convaincu que, ce faisant, je contribuerai bien mieux au bonheur de mon peuple que par une activité nationaliste..."

Des décennies de malheurs et d’atrocités n’ont jamais cessé de confirmer la clairvoyance de Zamenhof par rapport aux nationalismes et aux extrémismes politiques et religieux. Or, en France, il est plus facile d’introduire Halloween dans les établissements d’enseignement qu’une réflexion sur le Dr Zamenhof, sur son oeuvre et sur sa langue.