Une langue simple peut-elle être une langue à part entière ?

Publié le dimanche 15 janvier 2006 , mis a jour le jeudi 19 janvier 2006

1. Il ne faut pas confondre "simple" et "rudimentaire". Comme exemple de langue rudimentaire, on pourrait citer l’anglais minimal qui sert de truchement entre un touriste et un vendeur sur un marché du Tiers Monde, l’anglais plus étoffé, mais tout de même squelettique, dans lequel communiquent bon nombre d’importateurs et d’exportateurs non anglophones de petites entreprises [1], ainsi que l’œuvre souvent vantée de Jean-Paul Nerrière, le globish (voir à son sujet, en espéranto, http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/globish2.htm et, en français, http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/globish3.htm ). Les pidgins , langues mixtes, non codifiées, non écrites qui naissent spontanément des contacts entre peuples différents, sont également des langues rudimentaires.

Une langue rudimentaire est très pauvre. Il suffit d’examiner la liste des 1500 mots du globish pour se rendre compte que cette prétendue langue ne se prête pas à l’expression subtile et nuancée, ni même, dans bien des cas, à l’expression tout court. Contrairement à ce qu’affirme J.-P. Nerrière, ce vocabulaire restreint ne permet pas de se débrouiller dans toutes les situations de la vie courante. Par exemple, il ne contient pas les mots nécessaires pour dire : "Garçon, une salade de tomates !" Il oblige souvent à recourir à des circonlocutions compliquées pour exprimer des notions toutes simples : la liste comprend "aggression" , mais rien qui corresponde à "agresser" ou "agressif", elle comprend beautiful "beau", mais pas beauty "beauté".

Mais surtout, un langage peut être rudimentaire sans être simple :

1. Le globish a repris toute l’orthographe irrégulière de l’anglais. On y trouve par exemple les mots though, thought et thousand où le digramme ou correspond à trois sons différents.

2. L’anglais est une des rares langues du monde où les énoncés négatifs varient selon le verbe : on dit I don’t know "je ne sais pas", mais pas I don’t be "je ne suis pas", il faut dire I am not. Cette complication est reprise dans le globish.

3. On y trouve aussi les mots we "nous (sujet)", us "nous (complément)", our "notre", ours "nôtre". Dans une langue réellement simple, comme le chinois, les mots correspondants sont tous dérivés de "je", au moyen des particules servant à former le pluriel et l’adjectif (voir ci-dessous, point 4).

Le langage rudimentaire n’est vraiment qu’un pis-aller, compliqué à bien des égards. C’est une erreur que d’y voir un langage ou une langue simple.

2. Il ne faut pas confondre "simple" et "facile". Les langues ne sont pas d’une facilité égale. Le français et le russe sont difficiles même pour les personnes dont c’est la langue maternelle si "savoir le français", "savoir le russe" sont pris dans le sens de "être capable d’exprimer sa pensée par écrit sans faire de faute". Il suffit de considérer l’âge auquel les élèves atteignent ce niveau pour se rendre compte qu’il s’agit d’un chemin hérissé de difficultés. Par contre, l’indonésien est une langue facile : les élèves l’écrivent sans faute au bout d’une année primaire et ne font guère de fautes de grammaire dans la suite de leur scolarité, la langue ne comportant pratiquement pas de pièges.

Il existe aussi des langues qui sont faciles à un point de vue, difficiles à un autre. C’est le cas du chinois. Le chinois parlé correct est extrêmement facile pour les petits Chinois, alors que le français parlé correct n’est pas facile pour les jeunes francophones [2]. Par contre, le chinois écrit est difficile : si l’on n’entretient pas sa connaissance active de la langue écrite en écrivant au moins une fois par mois, la forme exacte de bien des caractères s’effiloche dans la mémoire et on n’arrive plus à tracer le caractère voulu bien qu’on ait une idée globale de ce à quoi il ressemble. Par ailleurs, si le chinois parlé est facile pour les fils du ciel, il est très difficile pour les étrangers : bien des phonèmes n’existent dans aucune autre langue, et les tons – à la fois hauteur et ligne mélodique d’une syllabe ou d’un mot – rendent très malaisée une prononciation correcte, et même une compréhension sûre d’un énoncé (voir http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/begag.htm ).

3. Il ne faut pas confondre "complications" et "complexité", ni "fond" et "forme". Les langues d’Occident comprennent toutes, dans une mesure variable, bon nombre de complications. C’est le cas des conjugaisons de l’espagnol et de l’italien, de l’orthographe anglaise, des pluriels allemands et de nombreuses règles rigides du français, comme celles qui régissent l’emploi des modes : il faut inhiber son mouvement naturel pour dire si j’avais et non si j’aurais. [3] Ces complications peuvent être considérées comme une richesse. Elles le sont, d’un point de vue historique ou littéraire. Mais elles n’ont rien à voir avec la possibilité d’exprimer des pensées complexes. En allemand, il faut pratiquement apprendre le pluriel avec chaque substantif : il n’y a pas de règle générale que l’on puisse suivre ; en outre, l’ordre des mots est régi par des règles strictes : inversion du sujet s’il ne commence pas la phrase, rejet du participe passé à la fin de la proposition, etc. Ces contraintes ne font pas de l’allemand une langue mieux adaptée à l’expression d’une pensée complexe que l’anglais, qui se passe fort bien de ces complications. Au contraire, elles inhibent la pensée spontanée chez l’étranger qui n’a pas une pratique régulière de la langue. Il en est de même de certaines règles du français. L’usage obligatoire du subjonctif après bien que interrompt le libre flux de l’écriture chez bon nombre de nos contemporains : "bien que Descartes dise… non, le verbe doit être au passé… disse ?... est-ce vraiment ça ? ça sonne bizarre …ait dit ?... eût dit ?... dît ?... ".

Pareilles contraintes gênent celui qui traite d’une réalité complexe, elles ne l’aident nullement. Il en est de même de l’impossibilité, dans nos langues, de généraliser les structures linguistiques. Le fait qu’on puisse dire vous chantez merveilleusement mais pas vous violonez bellement n’est pas un atout du français, c’est un handicap pour la pensée qui cherche à se formuler : elle bute sur une barrière et doit chercher un détour, d’où une dépense accrue d’énergie nerveuse. Ces complications sont en partie ce qui fait le charme de nos langues, mais des langues comme le chinois ou le malais, où elles n’existent pas, n’en sont pas pour autant dépourvues de charme. Celui-ci est différent, c’est tout.

En fait, une parfaite régularité favorise l’expression précise de la pensée complexe, finement différenciée. C’est un des traits de l’espéranto, où le jeu des combinaisons libres de monèmes met à la disposition du locuteur trois mots au moins pour traduire le français "pensée" : penso "pensée en général", "pensée sans autre précision", pensaĵo "la chose pensée", "l’objet de la pensée" (grec νόημα ) et pensado "pensée en tant que processus", "action de penser" (grec νόησις ). Comme le système est d’une cohérence absolue, ces modulations par –o, ‑aĵo, ‑ado peuvent s’appliquer à n’importe quel concept : kanto "chant", kantaĵo "la chose chantée", "le chant considéré dans son contenu", kantado "le fait de chanter", "la façon de chanter" ; flaro "odorat", "flair", flaraĵo "la chose flairée", "l’objet perçu par l’odorat", flarado "le fait de sentir par le nez". [4]

Une complexité au niveau de la forme ne favorise pas nécessairement l’expression de la complexité au niveau du fond. Par contre, celle-ci se révèle d’autant plus aisée qu’il y a moins de complications formelles. Une pensée complexe se verbalise plus facilement lorsque grammaire et lexique se caractérisent par une parfaite cohérence, c’est-à-dire lorsque la langue ne présente pas d’irrégularités dont l’effet est de freiner ou d’interrompre le flux "coulant" de la formulation.

4. Il ne faut pas confondre addition et multiplication. Ce qui fait qu’une langue simple peut être une langue à part entière, c’est l’ampleur de la combinatoire. Autrement dit, le fait que chaque élément, loin de se borner à s’additionner aux autres, puisse en multiplier l’effet. L’optimum est atteint lorsque la combinatoire est illimitée. Deux langues en témoignent, dont il est facile de vérifier et la simplicité et la richesse : le chinois et l’espéranto. Le chinois est une langue très simple. Il se compose entièrement d’éléments invariables qui se combinent à volonté. "Mon" 我的 wode est la forme adjective-génitive 的 de de "je" 我 wo. "Nous" 我们 women est le pluriel 们 men de "je" 我 wo. "Notre" 我们的 womende est la forme adjective-génitive du pluriel de "je". Comme les structures du chinois sont régulières à 100%, il suffit d’avoir appris ces trois mots, plus 他 ta "il", et 你 ni "tu" pour former soi-même : "son" 他的 tade, "ils" 他们 tamen, "leur" 他们的 tamende, "ton" 你的 nide, "vous" 你们 nimen et "votre" 你们的 nimende. Là où une langue occidentale procède par addition (à je on ne peut qu’ajouter mon, ma, mes, miens, me, nous, notre, etc.) le chinois procède par multiplication : les particules 的 de et 们 men multiplient le nombre de vocables sans que la mémoire doive en assimiler de nouveaux. La série complète des pronoms personnels et des adjectifs et pronoms possessifs compte en français 31 mots ; pour les traduire en chinois il suffit d’apprendre six éléments. Mais cette simplicité n’enlève rien à la précision : les mots chinois traduisent parfaitement les mots français.

En fait, la simplicité de la langue de Confucius tient à deux traits principaux :

1) il n’y a dans cette langue ni conjugaison, ni déclinaison, puisque la langue se compose exclusivement d’éléments invariables ; ce qui est exprimé dans nos langues par des flexions s’exprime par l’adjonction de tel ou tel monème, un peu comme en anglais on forme le futur en ajoutant un auxiliaire plutôt qu’en modifiant une terminaison ;

2) le lexique se forme par la réunion d’éléments signifiants. En français, le fait d’avoir appris cheval n’est d’aucun secours si l’on doit parler de jument, de poulain ou d’ étalon  ; bœuf n’a pas davantage de relation de forme avec vache, veau, et taureau. En chinois, les noms d’animaux font partie d’un système régulier :

Petit
xiao
Femelle
mu
mâle intégral
gong
niu
"bœuf"
xiaoniu 小牛
"veau"
muniu 母牛
"vache"
gongniu 公牛
"taureau"
ma
"cheval"
xiaoma 小马
"poulain"
muma母马
"jument"
gongma 公马
"étalon"
zhu
"cochon"
xiaozhu 小猪
"porcelet"
muzhu 母猪
"truie"
gongzhu 公猪
"verrat"
ji
"gallinacé"
xiaoji 小鸡
"poulet"
muji 母鸡
"poule"
gongji 公鸡
"coq"

"Infarctus du myocarde", s’analyse en "cœur" + "muscle" + "vaisseau" + "bloquer". L’auteur du présent article a traduit des centaines de pages de chinois médical et peut attester que ce système est aussi précis que notre terminologie scientifique. Celle-ci, en fait, procède à peu près de la même manière ; la différence est qu’elle puise les racines, non dans la langue commune, mais dans le latin et le grec.

5. Il ne faut pas confondre "liberté" avec "fouillis" ou "manque de rigueur". L’exemple de l’espéranto montre bien comment une langue peut être à la fois plus libre que la plupart tout en étant plus rigoureuse. À vrai dire, c’est sa rigueur qui lui confère sa liberté. Si j’ai la liberté de faire du concept "musique" un verbe, disant par exemple li muzikas "il joue de la musique", c’est parce que la terminaison ­– as est d’une rigueur absolue : elle signifie toujours et exclusivement qu’on emploie le concept dans la fonction de verbe au présent de l’indicatif. La liberté vient aussi de ce que chaque élément linguistique reste toujours lui-même. En français, le concept de vision se traduit par des monèmes très divers : vu (vue), voy (voyons), vis (visuel, invisible). En espéranto, quelles que soient les modulations que les éléments multiplicateurs apporteront à la racine, ce sera toujours, rigoureusement, vid : vido "vue", ni vidu "voyons", vida "visuel", nevidebla "invisible". Cette rigueur donne à l’usager un sentiment de sécurité qui permet le déploiement de la liberté.

Au fond, le chinois et l’espéranto fonctionnent comme le système métrique, qui est beaucoup plus simple, plus rigoureux et plus développé, du point de vue de la gamme de notions exprimables, que les anciens systèmes de poids et mesure. Ce qui lui permet cette richesse et cette précision, tout en évitant la complication, c’est le fait que les éléments de base (mètre, gramme, litre… milli, centi, déci, kilo, méga, …) se combinent selon un système régulier ne tolérant aucune exception. Comme le vocabulaire du chinois ou de l’espéranto, les termes du système métrique peuvent s’inscrire dans un tableau à double entrée. Ils se forment par multiplication.

Les langues où aucune restriction d’usage ne limite le nombre de combinaisons possibles sont par définition très riches. En français, nous avons des mots tels que dizaine, douzaine, vingtaine, centaine, millier mais la série est limitée aux mots enregistrés dans les dictionnaires ou admis par l’Académie. Pas question de parler de septaine, de treizaine ou de quatrevingtaine. En espéranto, dès qu’on a assimilé la formule " x + o ", on dispose d’une série infinie : à côté de deko "dizaine", dekduo "douzaine, cento "centaine", etc., on peut former librement sepo "septaine", dektrio "treizaine", okdeko "quatrevingtaine". (Pour d’autres exemples de séries illimitées, voir http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/combien.htm. )

Le tableau suivant montre bien comment la simplicité favorise la richesse si la combinatoire ne se heurte à aucune limitation :

PAROL HELP FOT LEG KIS
I paroli
Parler
helpi
aider
foti
photographier
legi
lire
kisi
embrasser
O parolo
Parole
helpo
aide
foto
photographie
lego
lecture
kiso
baiser
A parola
Oral
helpa
qui aide, de renfort, de secours, auxiliaire
fota
photographique
lega
relatif à la lecture
kisa
qui concerne le baiser
E parole
Oralement
helpe
de manière secourable
fote
photographiquement
lege
à la lecture
kise
avec un baiser
EMA parolema
Bavard
helpema
serviable
fotema
enclin à photographier
legema
grand amateur de lecture
kisema
qui embrasse pour un oui ou pour un non
ANTO parolanto
Orateur
helpanto
aide
fotanto
photographe (amateur)
leganto
lecteur
kisanto
embrasseur
ISTO parolisto
Speaker
helpisto
(un) auxiliaire
fotisto
photographe professionnel
legisto
lecteur professionnel (par ex. chez un éditeur)
kisisto
embrasseur professionnel (si cela existait, ou par ironie)
INDA parolinda
qui mérite d’être parlée (langue) priparolinda
dont il vaut la peine de parler ( pri = au sujet de)
helpinda
qui mérite d’être aidé
fotinda
qui ferait l’objet d’une belle photo
leginda
à lire
kisinda
qu’on a envie d’embrasser, qui vaut la peine d’être embrassé

Tout le lexique de l’espéranto peut s’inscrire dans un tableau à double entrée. On pourrait dire que le tableau ci-dessus n’est qu’un tout petit extrait – un sous-ensemble, dirait un mathématicien – du tableau comprenant la totalité du vocabulaire de la langue, auquel il est par définition impossible de donner une présentation concrète, puisqu’il est infini. L’espéranto comprend forcément des mots sans équivalent dans les langues occidentales. Ces mots ne posent aucun problème d’utilisation pour quiconque a compris comment ils se forment. Par exemple, les vocables lega, kisa, fotinda, fotema, qui se trouvent dans le tableau là où les lignes a, inda, ema (morphèmes) croisent les colonnes leg, kis, fot (lexèmes), peuvent s’employer dans des expressions comme celles-ci :

Lia lega rapido, "sa rapidité en matière de lecture", "la vitesse à laquelle il lit". [5]

Lia kisa konduto, "son comportement dans le domaine du baiser".

Sceno fotinda, "une scène qui vaudrait la photo".

Fotema turisto, "un touriste tout le temps en train de photographier".

Soit dit en passant, cette richesse, compatible avec une très grande simplicité, est particulièrement appréciable pour l’expression nuancée des sentiments (voir Claude Piron, Le défi des langues, L’Harmattan, 2ème éd. 2001, pp. 261-272).

6. Il ne faut pas confondre "évidence" et "réalité". Il est évident que le soleil tourne autour de la terre, et que celle-ci est plate. Pourtant ces évidences de nos sens sont trompeuses. Pour avoir une idée exacte du réel, il faut les remettre en question et vérifier ce qu’il en est. Cette règle s’applique également à l’espéranto. On entend souvent dire que c’est une langue pauvre, rudimentaire, incapable d’exprimer l’affectivité ou l’humour ou n’ayant pas la précision voulue pour répondre aux exigences de rigueur des formulations juridiques ou scientifiques. N’est-il pas curieux que les personnes qui s’expriment de la sorte le font toujours a priori  ? Cela leur paraît tellement aller de soi que l’idée qu’il y aurait des vérifications à faire ne leur vient pas à l’esprit. Mais jamais elles ne se fondent sur l’observation d’enfants jouant en espéranto, sur l’assistance à une séance tenue dans cette langue, sur l’analyse linguistique d’enregistrements de conversations ou de textes littéraires, ou sur une étude de documents techniques ou administratifs. Ni d’ailleurs sur la très abondante documentation disponible au sujet de la langue de Zamenhof. Elles transgressent donc, souvent sans s’en rendre compte, les règles qu’on applique normalement en droit ou en science, où l’on s’interdit de juger sans avoir vérifié les faits. Leur position est purement subjective, sans une once d’objectivité. Elles pèchent – en général de bonne foi, tellement le sentiment d’évidence est fort – contre l’honnêteté intellectuelle.

Les personnes qui voudraient en savoir plus sur le potentiel expressif de l’espéranto trouveront matière à réflexion dans le dossier http://claudepiron.free.fr/articlesenfrancais/ecrivain.htm : "Espéranto : Le point de vue d’un écrivain" ( Le langage et l’homme , 1987, 22, 3, pp. 266-271). Qu’on puisse lire ce texte et s’en tenir à l’idée que l’espéranto n’est pas une vraie langue paraît impossible à l’auteur de ces lignes. Cette impossibilité est pour lui une évidence. Mais il ne sait que trop à quel point le sentiment d’évidence peut être trompeur et il accueillera avec plaisir toute remise en question. Si une personne récuse les faits exposés dans cet article, il serait important pour son auteur (qui est aussi l’auteur du présent document) de savoir quels faits contradictoires elle leur oppose. Ou si elle accepte ces faits mais refuse à l’espéranto le caractère de langue à part entière, il serait également très heureux de savoir comment elle justifie sa position. Après tout, s’il a tort, il est important qu’il en prenne conscience. On peut le contacter à l’adresse c.piron@bluewin.ch .

Claude Piron