L’espéranto au Parlement européen

Publié le vendredo 15a junio 2001 par admin_sat , mis a jour le dimanĉo 8a aŭgusto 2004

Euroscola

Sous le nom "Euroscola", le Parlement européen organise plusieurs fois par an une journée destinée aux élèves des lycées, parfois pour des élèves de 4ème et 3ème.
"Euroscola" donne à des élèves de toute l’Union Européenne la possibilité, sans interprètes et sans leurs professeurs accompagnateurs, de se rencontrer, de simuler une session du P.E (y compris de voter pour un président), de participer à un jeu sur les connaissances de l’U.E. et de ses institutions, de travailler ensemble dans une langue étrangère étudiée sur des thèmes généraux ayant trait à l’Europe. Tout se déroule dans les locaux du P. E. qui font l’objet d’une visite. Le P.E. couvre les frais de voyage et offre le déjeuner.

Un événement historique

En cette première année d’un nouveau millénaire, ils étaient environ 600 jeunes dont, pour la première fois, 35 élèves de classes d’espéranto de trois pays membres de l’U.E. : Italie, Suède et France (Villeneuve d’Ascq) et de quatre pays candidats à l’adhésion : Croatie, Hongrie, Lituanie et Roumanie.

Le "président" d’un jour de ce parlement de jeunes est une Autrichienne élue avec 268 suffrages, suivie par un Italien (253), un Polonais (239) et un espérantiste (161), le seul à avoir fait valoir un point de vue innovant reflété dans la résolution. La grande surprise a sans doute été celle des participants et du public non espérantistes qui n’avaient jamais entendu de l’espéranto parlé ni même entendu parler de cette langue. Ils ont pu se rendre compte qu’une langue dite abusivement "artificielle" pouvait avoir une fort belle sonorité lorsque la jeune Roumaine Adela Micota, en tant que rapporteur, a lu la résolution (v. ci-après).
Ce résultat est d’autant plus beau que l’enseignement de l’espéranto est réalisé dans des conditions nettement moins favorables que celles dont bénéficient les autres langues, qu’il n’est pas encore inscrit au programme des langues enseignées, et qu’il n’a rien coûté aux États membres.
Pour plus de détails :
http://villeneuve.esperanto.free.fr/actualite/

Henri Masson


En espéranto dans l’hémicycle

Pour la première fois dans l’histoire du Parlement européen, une résolution a été prononcée en espéranto par une jeune Européenne :
"Nous - collégiens, lycéens et étudiants d’Europe, apprenant et parlant l’espéranto -, remercions le Parlement européen qui nous a invités et qui a ainsi rendu possibles des échanges intéressants entre nous.
a - Nous avons pu ainsi mesurer et apprécier, en comparant nos histoires et nos modes de vie, certaines différences dignes d’intérêt et d’attention.
Nous voulons militer, dans la perspective d’une union de plus en plus intime de l’Europe, pour conserver et préserver cette diversité de nos cultures et de nos langues. Nous prions les instances de l’Union européenne et les gouvernements européens de mettre tout en oeuvre pour conserver et préserver cette diversité.

b - Nous avons constaté de multiples points communs dans nos problèmes face à notre avenir. Nos études spécifiques, de plus en plus absorbantes, dans le domaine des mathématiques, des sciences, des techniques, de la médecine, du commerce, etc. sont peu compatibles avec l’étude intensive de plusieurs langues étrangères, études difficiles et souvent décourageantes, qui absorbent temps et argent.

Par ailleurs, c’est pour nous un problème compliqué de choisir dès maintenant la langue spécifique qui facilitera notre vie professionnelle sur le marché européen et mondial.
c - Nous avons conscience, en la matière, du risque, qui déjà se dessine, de l’hégémonie de quelque langue « supérieure ».
Nous ne voudrions pas qu’une langue ainsi « supérieure » puisse faire bénéficier ses locuteurs de naissance de l’intolérable privilège, tout en faisant l’économie d’une étude de langue et du temps qu’elle absorbe, d’être doté d’une supériorité dans les activités de toutes sortes, européennes et mondiales, sur tous les concurrents d’autres langues."

La résolution appelle les intances de l’U. E. et les gouvernements européens à faire obstacle à un tel risque d’hégémonie et de discrimination linguistiques, à étudier la création d’une commission intergroupe qui, sous le contrôle du P. E., travaillerait dans le sens d’une solution satisfaisante et la possiblité de reconnaître et d’officialiser l’espéranto, en tant qu’auxiliaire neutre d’intercommunication directe et en tant que propédeutique accélérateur à l’étude des langues étrangères.
Le texte original et intégral en espéranto peut être lu sur les pages web tenues par l’un des participants, Xavier Dewidehem :
http://villeneuve.esperanto.free.fr/actualite/rezolucio.htm