Que lire en espéranto ?

Publié le sabato 27a marto 2004 par admin_sat , mis a jour le merkredo 19a novembro 2008

Établie à partir de statistiques parues dans la revue Esperanto de l’Association Universelle d’espéranto (UEA) sur le nombre d’ouvrages publiés chaque année de 1887 à 1987 et enregistrés par la Bibliothèque Hodler, à Rotterdam, parfois avec un décalage qui apparaît, la courbe ci-dessous reflète assez bien l’influence des faits historiques (guerres mondiales, totalitarismes, crises internationales, etc.) sur l’état de santé de cette langue.

On remarque ainsi une croissance fulgurante au début du siècle dernier, surtout après 1905 - l’année où se tint le premier congrès universel d’espéranto à Boulogne-sur-Mer -jusqu’en 1914, puis la chute presque vertigineuse qui s’est répercutée quelques années après 1918. Une autre chute apparaît avec l’arrivée des régimes totalitaires, dans les années 1930 puis la seconde guerre mondiale suivie par la guerre froide, d’où un relèvement plus lent et eu dents de scie. Les persécutions ont considérablement freiné la progression de la langue considérée comme "dangereuse" par les pouvoirs tyranniques.

Un manuel d’espéranto pour les jeunes, de la littérature originale et traduite en espéranto et des centaines d’autres ouvrages touchant des domaines très divers, pour lire, se documenter, se cultiver. C’est ce que le public pourra découvrir et feuilleter sur 40 m de tables. Ici, une anthologie de la poésie en esréranto de 1887 à 1981, des anthologies des littératures australienne et chinoise. Des curiosités aussi : Maskerado (Mascarade), traduit de l’espéranto en anglais, russe, turc et hongrois, à paraître aussi en allemand. Sous le pseudonyme Teodor S. Ŝvarc (Schwartz), son auteur, Tivadar Soros (1894-1968), n’était autre que le père du richissime économiste George Soros. C’est grâce à un congrès d’espéranto qu’il put fuir son pays, la Hongrie, en 1947, avec sa famille. Éminent avocat de Budapest, Ŝvarc lanca la revue littéraire Literatura Mondo qui parut de 1922 à 1924 sous sa direction. La dangera lingvo : 546 pages de texte très dense et solidement référencé sur les persécutions subies par le mouvement qui allait à l’encontre de l’idée que les régimes totalitaires se faisaient de la communication entre les peuples.

Pour les jeunes et les enfants

S’il est vrai que bon nombre de chefs-d’oeuvre de littératures très diverses ont été traduits en espéranto, c’est un fait moins connu que des ouvrages écrits en espéranto ont été traduits dans diverses langues.

Parmi les livres les plus anciens traduits dans le plus grand nombre de langues se trouve un ouvrage technique d’Eugène Aisberg "Fine mi komprenas la radion" (Je comprends enfin la radio, mais paru en français sous le titre "La radio ?... mais c’est très simple !"). Il fut traduit dans pas moins de 21 langues. Aisberg avait fondé en 1934 la collection "Mais c’est très simple !" qui existe toujours aux éditions Dunod.

Parmi les plus récents se trouve un récit d’aventures qui a été traduit en 21 langues aussi et qui a été primé par le ministère de l’éducation du Japon : Kumeŭaŭa, filo de la ĝangalo (Kumewawa, un fils de la jungle). Il s’agit d’un très beau récit particulièrement conseillé pour les jeunes.

L’auteur, Tibor Sekelj, déjà présenté dans le numéro précédent comme auteur de "Nepalo malfermas la pordon", a eu une carrière passionnante comme explorateur, alpiniste,
anthropologue, muséologue. (éd. UEA, Rotterdam).

La infanoj en la arboj (Les enfants dans les arbres), de Gudrun Pausewang, raconte l’histoire d’enfants qui ont pris conscience de la nécessité de sauvegarder la nature et qui s’opposent courageusement à ce que des adultes, aussi puissants et couverts qu’ils soient souillent et détruisent leur futur lieu de vie. (éd. Inter Kulturo, Maribor, Slovénie)

Les éditions chinoises en langues étrangères ont pour leur part enrichi la littérature de l’espéranto en oeuvres originales et traduites mais aussi avec des albums véritablement charmants pour les enfants tels que La multkolora fiera kateto (le fier chaton multicolore), Soĝno de Genĝen (un rêve de Djendjen).