A – INTRODUCTION

Publié le vendredo 20a majo 2005 par admin_sat , mis a jour le lundo 9a majo 2005

La communication interculturelle s’effectue de nos jours par toutes sortes de moyens qui diffèrent très largement selon la situation et le niveau d’instruction des participants : emploi unique de la langue de l’un des partenaires, interprétation simultanée, communication par gestes, etc. L’une des méthodes utilisées consiste à adopter comme moyen de communication la langue
issue du projet de L.L. Zamenhof généralement connue sous le nom d’espéranto.

Le chercheur qui entreprend de comparer l’espéranto aux autres systèmes ne tarde pas à constater, lorsqu’il parle de ses recherches autour de lui, que la plupart de ses interlocuteurs ont leur petite idée sur cette langue. Cette image de l’espéranto varie d’un individu à l’autre, mais
certains traits, sans être présents dans chaque cas, se retrouvent avec une fréquence suffisante pour qu’on puisse les considérer comme éléments constitutifs de l’image globale de l’espéranto dans l’intelligentsia de l’Europe occidentale. L’objet du présent document est de confronter à la réalité [1] quelques uns de ces traits, particulièrement représentatifs. Nous donnerons à chacun une forme concrète en citant deux ou trois formulations typiques relevées dans la presse ou dans des ouvrages spécialisés.

La confrontation envisagée ici exige trois types d’opération. Dans certains cas, il s’agit simplement de vérifier les faits par rapport à une question concrète, par exemple : "Y a-t-il des gens qui parlent espéranto tous les jours ?". Dans d’autres, le problème réside dans la définition d’un terme. Si partisans et adversaires de l’espéranto donnent une réponse diamétralement opposée à la question : "L’espéranto a-t-il échoué ?", une réponse objective implique que l’on définisse l’échec. Une troisième opération, presque toujours nécessaire, consiste à replacer letrait étudié dans son contexte. L’espéranto étant considéré ici, non en lui-même, mais comme un moyen de communication interculturelle parmi d’autres, il n’y aurait aucun sens à le comparer à l’anglais tel qu’il est utilisé entre Londoniens ; par contre, il y a un sens à comparer la communication entre, disons, un Finlandais, un Brésilien et un Coréen s’exprimant en anglais à celle d’un groupe semblable utilisant l’espéranto.

Soulignons, pour clore ces remarques préliminaires, que le mot espéranto, dans le présent article, désigne le moyen de communication linguistique ainsi appelé par ses usagers, tel qu’il a été utilisé au cours de la période 1974-84,
sur laquelle porte notre recherche, et non le projet
publié en 1887 par L.L. Zamenhof.