Crise mondiale du capitalisme et congrès mondial de travailleurs

Publié le mardo 5a oktobro 2010 par Vito , mis a jour le sabato 23a julio 2011

L’espéranto est bien une langue vivante,
un moyen de communication efficace
qui a permis à des gens de différentes
parties du monde et régions linguistiques de se rencontrer à Brasov pendant
une semaine au début d’août. Le but de
cette assemblée n’était pas seulement
des vacances dans une ambiance fraternelle, mais encore la formation réciproque active de progressistes rationalistes
qui combattent pour un monde sans
exploitation ni oppression.

Alors que l’espéranto a déjà 123 ans,
l’organisation en congrès a été fondée
seulement une trentaine d’années après
la parution de la langue révolutionnaire,
en 1921, à une époque des plus révolutionnaires. Toujours association culturelle
de lutte de classes et d’avant-garde, l’association mondiale sans caractère national S.A.T., association de prolétaires
espérantistes
, s’est focalisée sur
« La crise économique et ses effets multilatéraux ». Puisque, si au temps de la
révolution soviétique il est déjà apparu
que la révolution socialiste ne pouvait
réussir qu’à l’échelle mondiale et non
sur un territoire isolé (même s’il s’agit du
sixième du monde), aujourd’hui ce caractère mondial paraît même plus éclatant à cause des problèmes mondiaux
de l’humanité, tels que la guerre, la faim,
et plus généralement une misère déstabilisante, tous plus ou moins liés à des
conditions politico-économiques, qui
sont de plus en plus aigus en de nombreux endroits.

La spécificité de l’association S.A.T.
consiste à accomplir sa tâche éducative, culturelle et de formation en facilitant le contact direct des personnes
les unes avec les autres en
dépit de leur diversité d’origine nationale ou autre que
nationale, formant un réseau
sans intermédiaires de membres individuels autonomes.
Basant son fonctionnement
sur l’échange d’expériences et d’idées, l’association
permet à ses membres par
l’utilisation
permanente
de la langue médiatrice espéranto d’acquérir « une
capacité de sentiment, de
pensée et d’action en dehors du contexte national »et
participe en la complétant à l’activité
des organisations non espérantistes engagées dans la lutte des classes, qu’elle
aide dans la mesure du possible par une
collaboration intime au niveau culturel.

Un autre ciment essentiel à la cohésion de l’association est sa position
au-dessus des courants.
La S.A.T. n’étant pas elle-même une organisation
politique, toutes les idées
progressistes soutenant
l’effort d’émancipation
de l’ensemble des travailleurs du monde entier y sont les bienvenues
et elle laisse à ses membres la responsabilité de
se forger à eux-mêmes
dans un esprit libéré de
tout dogmatisme leur
propre opinion et de
choisir eux-mêmes la voie qu’ils jugent
la plus directe et la plus praticable pour
conduire l’humanité à l’accession la plus
complète possible au bien-être social et
personnel.

Concrètement l’association a donc accompli ses tâches statutaires à la faveur
de son congrès annuel, d’une part dans
ses séances annuelles relatives à la vie
de l’Association, à son fonctionnement
pendant l’année écoulée et à l’activité à
planifier pour l’année suivante, d’autre
part en ouvrant des forums sociaux sur
des sujets de politique sociale générale
dans le cadre de débats d’une durée
d’une heure avec un bref exposé d’introduction. Les sujets abordés cette année
ont été entre autres : les syndicats dans
la Roumanie actuelle, le militantisme
direct en Corée, la culture roumaine, les
banques éthiques, le racisme, le mouvement ouvrier au vingtième siècle, l’espérantisme (pour quoi faire ?), la crise
économique. Les conclusions de ces discussions se reflètent dans la déclaration
du congrès
.

Il convient aussi de mentionner que le
congrès, en marge des séances denses
de tension cérébrale, a soigné un programme culturel particulièrement riche
en spectacles et notamment en excursions. En ce qui concerne les spectacles, il convient de souligner les efforts
accomplis pour deux petits concerts
présentés par des écoliers de Brasov, qui
ont chanté aussi en espéranto. Le petit
choeur d’enfants « Kanzonetta » a également joué et chanté joliment dans le cadre impressionnant d’une église à l’abri
au milieu de la forteresse de Prejmer.
Et étonnante a aussi été la prononciation parfaite des acteurs
non- espérantistes, qui ont déclamé en jouant la « Cantatrice
chauve » de Ionesco dans la
traduction de Georges Lagrange.
Au cours des excursions ont été visitées, entre autres, Rasnov, Sibiu,
la ville d’André Cseh, l’espérantiste
marquant qui a popularisé l’enseignement de l’espéranto par la
méthode directe, et les excursions
à Bucarest et à Sigisoara, sans
oublier l’excursion d’après-congrès dans la réserve naturelle du
Delta du Danube.

A l’occasion du congrès trois nouveaux ouvrages ont été édités par
l’Eldona Fako Kooperativa (section
coopérative d’édition) :
 Kanto
Ĝenerala
(chant général), de Pablo
Neruda, constitué de neuf poèmes, que le choeur interrégional
Interkant’ a présenté en diverses
occasions et lieux (jusqu’au Théatre national de la Havane pendant
le Congrès Universel d’Espéranto !),
sur une musique de Mikis Theodorakis ;
 Tuikero, la harkio, kaj la
cetero
(Tuikero, le harki, et tout le
reste), de Roger Condon, témoignage écrit d’origine en espéranto
sur l’expérience d’un jeune soldat
français vécue pendant la guerre
d’indépendance de l’Algérie ;
 Traité d’Athéologie, de Michel Onfray, essai sur l’athéisme d’un philosophe actuel, qui a déjà eu une
certaine diffusion internationale
à travers des traductions en langues nationales mais qui atteindra
maintenant un public mondial par
cette traduction en espéranto publiée avec l’approbation enthousiaste de l’auteur, qui a pour l’occasion écrit une préface spéciale où il
décrit le problème linguistique en
appuyant l’espéranto comme solution au problème né de la tour de
Babel.

La Section d’Edition a après le
congrès déjà édité un ouvrage
de plus :
 Rêves de Cristal, de Jérôme Leroy, nouvelle de science-fiction décrivant l’aventure vécue par
deux jeunes gens dans un monde
glaciaire post-industriel de 2064.
Et depuis un an est en cours de réalisation un ambitieux projet :
 un
film documentaire sur l’espéranto
,
de Dominique Gautier, qui décrit
la réalité concrète du monde espérantiste actuellement en 2010,
et qui sera prêt en avril 2011 (plus
d’informations sur : esperantofilmo.com).

On prépare déjà le congrès suivant
qui sera hébergé dans la ville balkanique de Sarajevo entre le 30
juillet et le 6 août 2011.

Traduit de l’espéranto
par Petro Levi

Source : http://satesperanto.org/Gazetartiko...