Encore Clemenceau (suite)

Publié le jeudi 30 mai 2002 par admin_sat

Contrairement à ce qui était écrit dans "L’Homme enchaîné" du 18 avril 1917, le journal fondé et dirigé par Georges Clemenceau, l’espéranto n’a pas été créé "de toutes pièces". Des linguistes de renommé mondiale ont montré l’inexactitude de telles affirmations. Parmi eux, Antoine Meillet , dans "Les langues dans l’Europe nouvelle", (Payot, 1918) ou Edward Sapir dans l’"Encyclopaedia of Social Sciences" (1950).
Par ailleurs, l’expression "vocabulaire restreint" mérite aussi des éclaircissements. À partir de radicaux et d’affixes, la structure agglutinante de l’espéranto permet, avec un vocabulaire effectivement restreint, la formation de mots dans une proportion beaucoup plus élevée que ne le permet l’anglais.

Sa richesse est là.

Pour déchiffrer un texte ordinaire à 80-90%, un débutant en anglais doit connaître 2000 mots là où suffisent, pour l’espéranto, 500 radicaux invariables + 50 éléments grammaticaux. Pour une compréhension à 99% (consultation du dictionnaire pour un mot sur cent), il faut connaître 7000 mots d’anglais contre 2000 d’espéranto.
De plus, les 850 mots les plus courants de l’anglais ont 21 120 significations (25 en moyenne pour chaque mot) alors que le vocabulaire de l’espéranto est quasiment univoque.
Umberto Eco a très justement dit de cette langue, en réponse à Paul Amar, lors d’une émission télévisée sur "Paris Première" (27 février 1996) : "Du point de vue linguistique, elle suit des critères d’économie et d’efficacité qui sont admirables."