L’Est Eclair publie le 21 février un article intitulé L’espéranto ne donne pas sa langue au chat.
L’espéranto ne donne pas sa langue au chat
- L’esperanto se caractérise par des valeurs humanistes et une grande facilité d’apprentissage
« Nous sommes là pour vous parler de l’espéranto. Est-ce que vous connaissez cette langue ? » La question de Michèle Guingouin, présidente de la branche auboise de l’espéranto, résonne dans la salle de la Maison des compagnons du devoir à Troyes jeudi soir. Après quelques secondes de silence, un des quinze jeunes de la maison venus assister à la réunion d’information se lance : « C’est une langue universelle ». Exact. L’espéranto est une langue conçue à la fin du XIXe siècle par un médecin polonais, dans le but de faciliter la communication entre personnes de langues différentes. C’est l’argument principal des espérantistes : « On reproche souvent à l’espéranto d’être une langue construite sans culture. Or c’est une langue qui permet d’accéder à toutes les cultures. On peut facilement discuter avec des Chinois ou Brésiliens et partir à travers le monde en s’appuyant sur la communauté espérantiste », rappelle Michèle Guingouin. Dans l’Aube, un peu plus d’une centaine de personnes maîtriseraient cette langue.
L’espéranto se base à 75 % sur des racines latines et à 25 % anglophones. Selon ses défenseurs, c’est la langue la plus facile à apprendre. Sa grammaire se base sur seize règles fondamentales :« J’ai pris des cours tout seul sur internet, et j’ai appris la langue en quelques mois », raconte Philippe Laurent, trésorier de l’association des espérantistes aubois. Grâce au web, l’espéranto a connu un second souffle, mais ce mode de communication reste utopique et souffre de préjugés. En France, l’Éducation nationale refuse de l’intégrer en tant qu’option au baccalauréat : « Quand je pense que la pétanque est autorisée comme option au bac à Marseille », rumine la présidente des espérantistes aubois.
Benoît Soilly
Plus d’infos : http://esperanto10.free.fr