Première leçon d’espéranto à l’usage des maires

Publié le vendredi 2 janvier 2004 par admin_sat , mis a jour le mardi 2 novembre 2004

Communément dénommés “Zamenhof-Esperanto-Objektoj” (ZEO), plus de 1350 rues, places, édifices publics, ponts, monuments, etc., portent les noms du Dr Zamenhof ou de l’espéranto dans 55 pays. Il y en a pas moins de 180 en France, dont un rond-point du Dr Zamenhof inauguré à La Roche-sur-Yon le 18 septembre 1999. En diverses circonstances et à diverses époques, bien des maires ont donc été ainsi amenés à s’exprimer devant un public espérantophone. Certains ont osé le faire en espéranto. Le plus éminent d’entre tous fut Franz Jonas, maire de Vienne, qui devint président de la République d’Autriche. Il le parlait couramment. Récemment, à l’occasion des journées Émile Masson, le maire de Pontivy a été vivement applaudi pour avoir prononcé quelques phrases dans cette langue aussi magique que logique.

Contrairement à ce qu’affirment certains qui veulent se donner l’air d’en savoir plus que les autres, l’espéranto n’est pas une langue
créée de toutes pièces”. Zamenhof a su faire un choix entre des “piècesqui existaient déjà dans les langues vivantes, c’est-à-dire des radicaux. Il est tout aussi inexact d’affirmer que l’espéranto est un “mélange de langues”. Faire un mélange, c’est prendre n’importe quoi pour le mélanger n’importe comment.

Or, tous les radicaux de l’espéranto ont été choisis de façon à être compris d’emblée par des locuteurs d’un maximum de langues. De ce fait, il comporte un grand nombre d’éléments latins Lors d’un exposé au Lycée Pierre Mendès-France, où se tiendra le congrès, une lycéenne avait demandé, : “Mais le latin, c’est une langue morte ?

Tout a fait exact. Mais s’il est indéniable que le latin est mort en tant que langue, il n’en continue pas moins de vivre à travers beaucoup de langues vivantes par les nombreux éléments qu’elles lui ont emprunté. Ainsi, le radical urb (prononcer : ourb), que
l’on connaît en particulier dans la locution latine “urbi et orbi” (à la ville et à l’univers) peut être reconnu dans des mots français tels que urbain, urbanisme, urbanisation, suburbain, etc., et aussi dans d’autres langues : urbano en italien, espagnol et portugais, urban en anglais. De même le radical dom, du latin domus (maison), apparaît dans domotique, domestique (en anglais : domestic), domicile (idem en anglais) ou en italien dans domo, espagnol dans domicilio, et même en russe : ljv = dom = maison. Chaque mot d’espéranto porte toujours sa carte d’identité sur lui. Il se reconnaît obligatoirement par sa terminaison : o pour le substantif,
a pour l’adjectif, e pour l’adverbe dérivé, i pour tout verbe à l’infinitif, as pour le présent , is pour le passé, etc., et vu qu’il n’y a aucun
verbe irrégulier, si vous tombez sur un os, il n’y a pas de quoi s’affoler : ce n’est rien d’autre que la terminaison du futur !

Si l’on ajoute que le radical ĉef (pr. tchef) est lié à l’idée de principal, capital, primordial, que estri (estr-i) signifie diriger, commander,
être le maître, que estro (estr-o) signifie chef, patron, maître, ces quelques phrases simples deviennent faciles à comprendre :

La Roche-sur-Yon estas la ĉefurbo de la
departemento Vendée.
La urbodomo situas apud (= est située à
côté de) la centra placo.
La urbo situas centre (ou : en la centro) de
la departemento Vendée.
200-jara urbo, La Roche-sur-Yon, estos
kongresurbo de SAT-Amikaro en aprilo
2004. Esperanto-kongreso havos lokon
unuafoje en Vendée.
La kongresanoj tondre aplaŭdos la urbestron
se li parolos al ili en Esperanto...
ĉu vere, s-ro Auxiette ?