PAU. L’association SAT-Amikaro, en congrès national à Pau depuis hier, milite pour que l’Éducation nationale rouvre les portes des écoles à la langue internationale, créée en 1887.
Il y a des écoles avec des classes bilingues. En plus du français, on y apprend également l’anglais, le basque ou l’occitan... Mais aucune où les enfants, dès le primaire, puissent se familiariser avec l’espéranto. C’est l’un des combats de l’association SAT-Amikaro, la branche politique du mouvement espérantiste, qui tient son 64e congrès national, à Pau, depuis hier et jusqu’à mardi.
« L’espéranto, c’est une langue qui a valeur de passerelle entre les langues nationales », explique Dominique Simeone, président national de SAT-Amikaro.
Le président Simeone (à gauche), aux côtés du Belge Jakvo Schram, président mondial. (photo l. l)
Tentatives de réhabilitation
Au début du XXe siècle, la France accueille cette nouvelle langue dite « construite », élaborée dès 1887, par le Polonais Ludwik Zamenhof, dans le but de faciliter le dialogue entre les peuples. « L’espéranto est alors enseignée à l’école ! »
Puis arrive la première guerre mondiale, et les choses se gâtent. L’espéranto « est bouté hors de l’Éducation nationale » et, depuis, toutes les tentatives de réhabilitation ont été vaines. « C’est pourtant une langue bien vivante, qui a une culture, une histoire... » Le nombre des locuteurs pourrait approcher les 2 millions. Ils ont en commun de croire au projet humaniste du Dr Zamenhof, d’un monde sans barrières de la langue. SAT-Amikaro bataille, notamment, pour que les structures de l’Europe adoptent l’espéranto comme langue officielle.
L’association se veut clairement « de gauche progressiste », et milite pour les logiciels libres, la liberté sexuelle ou la libre-pensée. À Pau, ses travaux sont ponctués de spectacles ouverts au grand public (lire ci-contre). Hier après-midi, une conférence était ainsi proposé sur les liens qui existaient entre Jules Verne et l’espéranto.
Auteur : alain babaud