Une conférence sur l’Iran

Publié le dimanĉo 5a oktobro 2003 par admin_sat , mis a jour le mardo 5a oktobro 2004

A notre demande Mme Zarha Karimi a commencé son exposé,
revêtue de la tenue qui est imposée aux femmes iraniennes : foulard et sorte de grand manteau qui, hormis les mains, ne laissent apparaître aucune partie du corps, du cou aux pieds. En Iran elle porte cette tenue dans tous les lieux publics, donc aussi pendant les cours qu’elle donne à l’Université de Mazandaran. Elle quittera cet accoutrement au moment de répondre aux questions. En présence de M. Miralvès, Maire de Lunay , elle expose à l’auditoire les problèmes rencontrés par
son pays, et ceux inhérents à l’instabilité provoquée par les conflits régionaux.

L’économie iranienne est basée principalement sur l’exploitation et l’exportation du pétrole. Cette dépendance engendre une situation fragile qui résulte de la fluctuation sur le marché mondial. Si les prix sont décidés par l’OPEP, Mme Karimi estime que cet organisme est très influencé par les États-Unis. Ce sont ces
mêmes États-Unis qui, pour un contrôle plus serré de la
production pétrolière, sont intervenus dans le pays voisin : l’Irak. Elle parle de la nécessité pour son pays, de diversifier les productions.

L’Iran n’a pas d’industrie automobile propre, pour ses
besoins elle a recours à l’importation de véhicules étrangers. Par exemple elle reçoit en pièces détachées,
les éléments de la 306 Peugeot qui sont, ensuite, assemblés sur place.

Autre problème abordé : le conflit en Afghanistan. L’afflux de réfugiés en provenance de ce pays se chiffre à plus de 2 millions de personnes.
Trouvant des meilleures conditions de vie en Iran, ces réfugiés ne sont pas repartis à la fin de la guerre et du régime des Talibans. Cette présence a provoqué une accentuation du chômage, mais le gouvernement se
refuse à utiliser le recours au retour par la force. Sur le régime lui-même Mme Karimi, évoque le contraste qui
existe entre, d’un côté le président de la République et le parlement qui sont élus et qui participent à une évolution du régime dans un sens plus libéral et, d’autre part, les autorités religieuses qui contrôlent le pouvoir judiciaire et qui bloquent les avancées
quelles jugent trop audacieuses.

Elle dit attendre des prochaines élections une manifestation plus affirmée de la volonté de démocratisation. Les questions ont aussi porté sur la
condition de la femme en Iran. Mme Karimi indique que les garçons et les filles sont séparés dans les établissements scolaires, seules les universités
sont mixtes. A ce propos nous avons été surpris d’apprendre que les jeunes filles sont plus nombreuses à l’université c’est ainsi que dans sa classe elles sont plus de 50% de l’effectif.

Dans les établissements de bains, il y a des horaires différents pour les hommes et les femmes. Sur les plages
il y a des espaces séparés, mais où il n’y pas de surveillance cette séparation n’est pas respectée. Les
familles le plus souvent n’ont pas plus de 2 enfants, elle-même a 2 garçons de 17 et 21 ans.

Bien que parlant l’anglais Mme Karimi préfère s’exprimer en espéranto. La traduction était assurée par M. André Cherpillod, lauréat en 1998 du Dico d’Or de Bernard Pivot et, habitant la Sarthe,venu en voisin.

Marc Noulin