Valdemar Langlet

Publié le vendredi 31 août 2007 , mis a jour le jeudi 30 août 2007

Valdemar Langlet [lan’lé] (1872-1960) est né le 17 decembro 1872 à Lerbo (Suède) et il est mort 16 le octobre 1960 à Stokholm.

Après les années d’études (aussi en Allemagne, Autriche et Suisse), il devint ingénieur, journaliste, et ensuite rédacteur de divers journaux suédois (entre autres : le “Svensk Handelstidning”, le “Svenska Dagbladet”). Il écrivit des livres sur des thèmes d’actualité et sur ses longs voyages en Russie et en Hongrie.

En 1899, il épousa une espérantiste finlandaise, Signe Blomberg, de Turku (Åbo, en suédois). Après sa mort, en 1921, il rencontra une Russe, Nina Borovko, qui était la fille de son ami, le pionnier russe Nikolaï Afrikanovitch Borovko.

Ils se marièrent en 1925. En 1891, il avait été co-fondateur du Club d’Espéranto d’Uppsala, le second club espérantiste du monde dont il fut le président durant de nombreuses années. Lorsque fut fondée, en 1906, la Fédération Suédoise d’Espéranto, il en devint aussi le président jusqu’au schisme de l’Ido, à Pâques 1909.

Valdemar Langlet fit plusieurs longs voyages en Russie, le premier dès 1895. Il parcourut aussi 1000 km à cheval en Hongrie. Il écrivit par la suite un livre sur ses aventures hongroises.

En cette année déjà, il faisait de la propagande pour l’espéranto par les enveloppes de ses lettres, sur le recto desquelles était imprimé en grandes lettres : "Lingvo internacia Esperanto" et, au verso, un texte en langue suédoise contenant tout l’essentiel de notre langue et les adresses de l’expéditeur et du Club d’Espéranto d’Uppsala. En 1932, Langlet commença à être employé à l’Université de Budapest. comme lecteur en suédois. Il fut en même temps fonctionnaire à l’ambassade suédoise de la capitale hongroise.
En 1944, lorsque l’évolution de la Seconde Guerre mit de plus en plus la vie des Hongrois en danger, Langlet continua à assumer ses deux fonctions. Il vit les persécutions de plus en plus cruelles non seulement de juifs, mais aussi d’autres personnes qui ne plaisaient pas au régime fasciste d’alors. Avec son épouse Nina, il prit l’initiative d’un travail sous la protection de la Croix Rouge Suédoise. Durant une première période, il aida d’abord particulièrement des hommes qu’il connaissait auparavant. Mais le groupe s’agrandit peu à peu. Devant sa porte apparaissaient de longues files de gens qui attendaient son aide.

La propre maison de Nina et Valdemar vint à ne plus suffire pour cette action. Il chercha et loua des appartements, des maisons et des propriétés. Des gens qui abandonnaient la ville mirent leur maison à sa disposition. En de nombreux endroits, et à Budapest et aux alentours, ils établirent des orphelinats et des infirmeries pour les personnes âgées. Ils distribuèrent de la nourriture et des médicaments. Dans quelques centres de soins, ils cachèrent secrètement, de temps à autre, des gens qui étaient persécutés du fait qu’ils étaient juifs ou des personnes qui, d’une certaine façon, n’étaient pas convenables pour les fascistes hongrois ou les SS allemands.
Durant la dernière année de la guerre, des milliers et à nouveau des milliers de juifs hongrois furent transportés à une mort certaine dans les camps de concentration allemands. Langlet avait déjà établi, dès ses premières années à Budapest, des relations chaleureuses avec de nombreuses familles juives. Au début de 1944, il remarqua soudainement que quelques unes de ses connaissances avaient disparu sans laisser de traces. D’autres le cherchaient clandestinement pour exprimer leur grande peur d’une arrestation prochaine et d’une déportation vers un camp. Langlet comprit alors qu’il était absolument nécessaire de faire quelque chose. Par le biais d’actions officielles de l’ambassade suédoise, il put aider quelques personnes ayant une sorte de lien avec la Suède. Il ne put rien faire pour d’autres. La situation semblait désespérément sombre. Bien qu’il n’avait pas le droit d’agir sans l’accord des autorités suédoises de Stockholm, il créa une section spéciale de protection, d’abord à l’ambassade, ensuite dans le cabinet de travail de son domicile. Au nom de la Croix Rouge suédoise, il commença à éditer des certificats imprimés sur lesquels Langlet affirmait que le détenteur du document attendait la citoyenneté suédoise et qu’il était, de ce fait, placé sous “la protection spéciale suédoise”.

Au début, il ne s’agissait que de rares documents particuliers par jour, mais, petit à petit, les informations sur les sauf-conduits se répandirent vastement par ouï-dire, pas seulement à Budapest Des groupes de plus en plus grands de personnes apeurées accoururent en demandant son aide.
Les activités de Langlet étaient encore acceptées par les autorités hongroises. Des milliers, peut-être des dizaines de milliers de documents avaient déjà été distribués, et l’affaire:semblait ne plus être contrôlable. L’ambassade suédoise ressentait une crainte facilement compréhensible. Ils avaient. sans doute atteint le point. de risque où les docu-ments pseudo-officiels édités par Langlet pourraient perdre toute leur validité.

Dans cette situation, l’ambassade suédoise se tourna à la direction principale de la Croix-Rouge suédoise et lui demanda d’envoyer de l’aide à Budapest. Raoul Wallenberg fut envoyé Budapest. Arrivé sur place, il accepta d’emblée la méthode de travail de Langlet, mais, comme. représentant officiel suédois, il pouvait remplacer les sauf-conduits par les. “passeports. de.protection Wallenberg“ mondialement connus qu’il avait édités au nom du gouvernement suédois. Valdemar Langlet et Nina poursuivirent leurs actions d’aide dans un moment de pagaille alors que les armées soviétiques se déplaçaient dans Budapest. Le monde connaît l’oeuvre et le sort de Wallenberg. Wallenberg disparut durant les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale.

Sa disparition mystérieuse suscita de l’intérêt à travers le monde. Son nom est bien connu. Il fut pris par la police secrète soviétique, et ce n’est que depuis l’effondrement de l’Union soviétique que l’on sait dans les grandes lignes ce qui lui est arrivé.

Quelques mois après la fin de la guerre, âgé de plus de 70 ans, Valdemar et son épouse, après un voyage long et fatigant, revinrent en Suède totalement dépourvus de quoi que ce soit. Il ne purent rapporter qu’un peu de vêtements et quelques affaires personnelles dans leur pays. Tout leur argent avait été utilisé dans leur action d’aide ; leur état de santé était très mauvais.
Ils ont vécu durant de nombreuses années dans de très modestes conditions dans la petite paroisse de Lerbo, près de la ville de Katrineholm, dans la partie centrale de la province de Södermanland (Sudermanie), en Suède.

Les activités de Valdemar et Nina Langlet sont très connues en Hongrie. Une école de Budapest porte le nom de Langlet en son honneur. Il est honoré en tant que “Juste” (Citoyen d’honneur) dans l’État d’Israël.

En Suède, peu de gens savent aujourd’hui qui étaient les époux Langlet et encore moins savent quelque chose sur leur grande oeuvre héroïque et risquée pour leur vie, pour des victimes souffrant de la guerre et du racisme.

Ouvrages de Valdemar et Nina Langlet

 “Valdemar Langlet : Till häst genom Ungern”. 1934 (en suédois).
- “Valdemar Langlet : Verk och dagar i Budapest”. 1946 (en suédois).
- Nina Langlet : “Kaos i Budapest”. 1982 (en suédois).
- Nina Langlet : “Kaoso en Budapeŝto". Traduit en espéranto par Kalle Kniivilä. Commentaire d’István Ertl. Éd. Bambu, Varna, Bulgarie, 2001. 168 p., broché. ISBN 954-9637-08-5. Extraits. Préface de Humphrey Tonkin.

À propos de Valdemar et de Nina Langlet

- Henry Thomander : “Valdemar Langlet - heroo en la ombro de Wallenberg”. “La Espero” - Organe de Sveda Esperanto-Federacio, 1991:1.
- Henry Thomander : “Valdemar Langlet - en hjälte i Wallenbergs skugga” “Söderman-lands Nyheter”, 1992 04 03 (en suédois).
- Kalle Kniivilä : “Esperantisto kontraŭ malhomeco”, “Esperanto” – Organe de l’UEA, 1995:5.
- Agneta Emanuelsson : “Valdemar Langlet - en glömd hjälte” (en suédois).
- Björn Runberg : “Valdemar Langlet - räddare i faran” (en suédois).
-“ Valdemar Langlet. Le sauveur en danger” Björn Runberg, traduit du suédois par Nadine Ganivel. Éditions cheminements, Coudray-Macouard. 2003. 134 p.

Liens

http://eo.wikipedia.org/wiki/Valdemar_Langlet
http://www.algonet.se/ hentho/heroo.html
http://miresperanto.narod.ru/historio/tri_brilaj_paroj.htm
http://www.espero.com.cn/05e/05e-09r/09-07.htm

Cet article puise des informations de l’”Enciklopedio de Esperanto”.