Raphaël Elizé, le premier maire noir de France était aussi un partisan de l’espéranto

Publié le dimanche 7 novembre 2010 par Vito , mis a jour le vendredi 21 février 2014

C’est en 1929 que les habitants de Sablé-sur-Sarthe choisissent pour maire cet arrière-petit-fils d’esclave martiniquais.

Fidèle à ses idées progressistes, ce vétérinaire socialiste oeuvre énergiquement
pour améliorer la vie de ses administrés.
Entre autres réalisations, on peut citer :
création d’une cantine communale,
aménagement d’un stade et d’une piscine ultra-moderne, chantiers pour chômeurs, création de la « Maison du peuple », et du « Collège du travail » etc.

Démis de ses fonctions par l’occupant
allemand, il sera déporté à Buchenwald
pour faits de résistance et y mourra en
1945.

Le registre des délibérations du conseil
municipal permet de confirmer l’attachement d’Elizé à ses idéaux. C’est ainsi
qu’on peut y trouver, en 1931, des voeux
d’encouragement à la République espagnole naissante,. Mais aussi et surtout,
en date du 4 janvier 1938, où « Il reconnait qu’une langue de compréhension
internationale facilitant les relations
[...] entre les peuples est une nécessité
chaque jour plus grande ; que la langue universelle « Espéranto » a prouvé
toute sa valeur pratique en de nombreux Congrès internationaux...Émet
le vœu que l’enseignement de l’Espéranto soit encouragé et développé et
introduit progressivement dans les
programmes scolaires [...] »
 [1] (nul doute
qu’Elizé appréciera la circulaire ministérielle du 11 octobre 1938 par laquelle
Jean Zay estime souhaitable de faciliter
l’étude de l’espéranto en admettant son
enseignement dans le cadre des activités socioéducatives).

Ces années au cours desquelles Elizé
exerça son mandat de maire furent une
période faste pour l’espéranto dans cette petite ville. En témoignent ces extraits
de la revue « L’espérantiste français » :

« Grâce à M. Eschenbrenner, un nouveau
groupe a été créé à SABLÉ-sur-SARTHE »

(mai 1934)
 « Ouverture d’un nouveau cours
dirigé par M. Henri Micard, 30 élèves »

(novembre 1934)
  Une subvention de la Mairie de
Sablé de 50 francs a été attribuée au
Groupe Espérantiste de 1935 à 1938
pour « encourager l’enseignement de
l’espéranto »
(Registre des Délibérations
du Conseil Municipal de Sablé)

 « Le congrès annuel de la Fédération
(Fédération Espérantiste du Centre-Ouest)
a eu lieu à SABLÉ le 13 juin 1937 »

 « Sablé-sur Sarthe - La section UNC
(anciens combattants), divers syndicats
CGT et le parti socialiste ont exprimé le
souhait d’introduire l’espéranto dans les
écoles : un exemple à suivre pour tous les
groupes actifs »
(juin 1938). [2]

Henri Micard, autre progressiste, à qui
les espérantistes français doivent leur
centre culturel du château de Grésillon,
était instituteur à Sablé et l’on ne se
trompera sans doute guère en suppo-
sant qu’il entretenait de bonnes rela-
tions avec Raphaël Elizé.

JoLoKo